27/08/2024 | Article | Escroquerie | Deepfake
On le constate souvent - les escroqueries en ligne s'adaptent et exploitent les innovations pour tromper de nouvelles victimes. Un phénomène particulièrement inquiétant est celui des deepfakes, utilisés pour créer de fausses vidéos de personnalités publiques, incitant les utilisateurs à investir dans des plateformes de trading de cryptomonnaie frauduleuses. Si le Royaume-Uni a récemment été touché par ces escroqueries, la France n'est pas en reste.
Qu'est-ce qu'un Deepfake ?
Un deepfake est une vidéo ou un enregistrement audio manipulé par l'intelligence artificielle pour faire croire que quelqu'un a dit ou fait quelque chose qu'il n'a jamais fait. En utilisant des technologies avancées, on peut remplacer le visage ou la voix d'une personne dans une vidéo existante, rendant ces faux contenus très réalistes. Les deepfakes peuvent être extrêmement convaincants, rendant difficile de distinguer le contenu authentique du contenu manipulé.
Exemples de deepfakes utilisés au Royaume-Uni et en France
Au Royaume-Uni, des vidéos deepfake mettant en scène des personnalités telles que Keir Starmer, Premier ministre britannique, et le Prince William ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux. Ces vidéos promouvaient une plateforme de trading nommée « Immediate Edge », prétendant qu'elle était soutenue par ces personnalités.
En France, ce type d’escroquerie a également pris de l’ampleur. Des personnalités bien connues comme Cyril Hanouna, animateur de télévision, et Élise Lucet, journaliste d'investigation, ont été ciblées par des deepfakes similaires.
Ces vidéos truquées sont utilisées pour convaincre les internautes que ces figures publiques soutiennent ou recommandent des investissements dans des plateformes frauduleuses. Comme au Royaume-Uni, les escrocs utilisent ces vidéos pour rediriger les victimes vers des sites où elles sont incitées à fournir leurs informations personnelles et à investir de l'argent dans des plateformes fictives.
Le processus d'escroquerie
Le mode opératoire est souvent le même : les victimes, attirées par une publicité convaincante mettant en scène une personnalité qu'elles connaissent et en qui elles ont confiance, cliquent sur un lien menant à une page de destination. Cette page leur demande de renseigner des informations personnelles telles que leur nom, leur numéro de téléphone et leur adresse e-mail. Rapidement, elles sont contactées par des escrocs qui les incitent à investir dans une plateforme de trading, leur montrant un portefeuille fictif avec des gains substantiels, dans le but de les pousser à investir davantage.
Les deepfakes représentent une menace sérieuse car ils exploitent la crédibilité de personnalités publiques pour légitimer des escroqueries. Le danger ne se limite pas à la perte financière des victimes ; il s'étend aussi à la réputation des personnes dont l'image est usurpée. En France, comme au Royaume-Uni, ces pratiques posent un défi majeur aux autorités et aux plateformes de réseaux sociaux.
Justement les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la diffusion des deepfakes, mais leur positionnement face à ces contenus est souvent problématique. Bien qu'ils se présentent comme des plateformes neutres dédiées à la libre expression, cette neutralité devient problématique lorsqu'il s'agit de limiter les effets néfastes des deepfakes. Les publicités frauduleuses qui utilisent ces manipulations numériques circulent largement sur des plateformes comme Facebook, Instagram, X et autres atteignant des centaines de milliers de personnes avant même d'être détectées.
Même lorsque ces publicités sont signalées par des utilisateurs ou des organisations, les plateformes de réseaux sociaux ne réagissent pas toujours avec la rapidité nécessaire. Les algorithmes de modération automatique, censés identifier et bloquer ces contenus, ne sont pas infaillibles et peuvent laisser passer des publicités manifestement frauduleuses. De plus, il n'est pas rare que les signalements justifiés n'entraînent aucune action concrète.
Comment détecter et se protéger face aux escroqueries sur internet ?
Pour se protéger contre ces fraudes, il est important pour les investisseurs de mener des recherches approfondies et de vérifier la régulation des plateformes.
Nous conseillons nos clients de rester critiques face aux offres alléchantes et les propositions financières trop belles pour être vraies.
Il est essentiel de rester vigilant lorsque vous voyez une personnalité promouvoir un produit, en particulier dans le domaine financier. Aucune figure publique respectable ne s'engagerait à faire la publicité d'une telle offre, surtout en ligne.
En cas de fraude, il est important de consulter un avocat pour obtenir de l'aide et engager les démarches nécessaires.
Enfin, il ne faut pas hésiter à consulter l'ACPR et l'AMF qui mettent à disposition des listes noires actualisées, répertoriant les entités reconnues comme frauduleuses. NSP Avocats mets également à jour sa liste noire des entités faruduleuses proposant des services d'investissement illégalement.
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